Le chien, notre « ratatouille » préféré
Nos connaissances concernant notre toutou nous permet, actuellement, d’affirmer que son sens le plus développé est l’odorat. Mais encore ? La machine de guerre qui lui sert de truffe est bien plus complexe qu’un simple aspirateur à odeurs ! Après la lecture de cet article, la truffe de votre compagnon poilu n’aura plus aucun secret pour vous.
A défaut d’avoir une bonne vue, le chien excelle dans le domaine de l’odorat, puisqu’il peut repérer une trace odorante à des kilomètres de sa position.
Cette caractéristique lui permet d’être imbattable, ou presque, dans les travaux de pistage, traque, recherche, etc. Mais avant de servir l’Homme, cette particularité lui apporte bien des avantages : trouver sa nourriture, se détendre, ralentir son rythme cardiaque, repérer un potentiel danger, déceler un changement d’humeur, se repérer dans l’espace, reconnaitre ses congénères, …. Bref, sans ce sens développé, le chien serait un peu moins fonctionnel.
Un autre avantage à sa capacité olfactive est sa mémoire des odeurs. C’est d’ailleurs grâce à cette aptitude que nous pouvons utiliser le chien dans les dépistages de stupéfiants, maladies, épilepsie, … Mais pas que ! Une fonction bien moins connue de notre prodige est sa capacité à avoir un « sens discriminant ».
Rassurez-vous, votre chien ne discrimine personne. En revanche, sa truffe est composée d’une structure en forme de labyrinthe osseux, appelée « organe de Jacobson », qui lui permet de séparer chaque information olfactive envoyée par un ensemble d’odeurs.
Mais qu'est ce que cela veut dire ?
Prenez l’exemple d’un bouillon de légumes. Hormis si vous connaissez la recette ou l’avez déjà vu en préparation, vous ne saurez pas dire précisément ce que contient ce bouillon, en utilisant simplement votre nez. Mais votre chien oui ! « Ratatouille » , vous voyez où je veux en venir ?
Et bien oui, techniquement, votre chien à la capacité de vous citer tous les éléments présents dans le bouillon : des carottes aux poireaux en passant par le sel et autres épices, et mieux encore, s’il pouvait vous parler, il pourrait même vous informer des proportions de chaque élément !
Un prodige vous dis-je, notre « ratatouille » privé !
Un peu d'anatomie
Ces prouesses sont dues au développement impressionnant d’un organe en particulier : l’organe de Jacobson. Ce dernier tapisse la cavité nasale du chien et sert de point relais avec son cerveau. Bien que l’Homme en soit aussi pourvu, celui du chien est 18 fois plus développé que le notre.
De plus, son talent résulte également dans la façon d’utiliser sa matière grise : 50% de son activité cérébrale traite l’olfaction, contre 17% pour l’Homme.
Pour vous donner un ordre de grandeur, le chien a la capacité de détecter une cuillère à café d’un élément odorant, dans un volume d’une piscine olympique… et là, on se sent un peu bête quand on n’arrive même pas à savoir ce qu’il y a dans le fameux gâteau de notre amie Julie ! Mais rassurez-vous, si le chien excelle dans le domaine des odeurs, c’est bien pour compenser un autre sens, beaucoup moins affiné : sa vue. Si l’on devait placer la capacité de vue du chien, sur l’échelle humaine, il se placerait à environ 3/20 ( 1/20 correspond à la cécité totale chez l’Homme, contre 20/20 pour une vue parfaite)
Et le pistage alors ?
Bien que nous puissions percevoir certaines odeurs, il nous est très difficile de déterminer avec exactitude la provenance de celles-ci, sans bouger. Le chien, par contre, est capable de déterminer en une inspiration, le sens d’une piste olfactive. Celui lui est possible grâce à une individualisation du travail de ces deux narines. Autrement dit, il est capable de savoir si une odeur est plus importante du coté de sa narine gauche, que de sa droite, et inversement. Le sens d’une piste est donc déterminable grâce à la comparaison de la concentration en molécule olfactives présente dans chaque inspiration.
Concrètement, l’odeur la plus forte est la dernière à avoir été déposée, et est donc le sens à suivre pour un pistage.
Plus la concentration en molécules olfactives est faible, plus la trace est ancienne. Mais cela n’empêchera pas notre loulou à travailler ! un chien peut suivre une piste en détectant des odeurs vieilles de plus de six semaines !!!
Maintenant que nous savons comment le chien peut repérer une piste parmi des dizaines, comment se fait-il qu’il n’en perde pas la trace ? Là aussi, il peut remercier l’évolution !
Les narines du chien ne sont pas des orifices simples, mais fonctionnent un petit peu comme l’évent des baleines. Une membrane composée de tissus épidermiques peut, en fait, se déplacer lorsque le chien inspire ou expire, faisant entrer l’air en ligne droite dans le système respiratoire du chien, mais l’éjectant en changeant sa trajectoire vers l’extérieur. Le chien peut donc expulser son air normalement, sans risque de perturber les particules odorantes en les repoussant au loin. Mais quelle technologie ! Fun fact : c’est aussi pour cette raison que certains de nos loulous poussent des grondements improbables lorsqu’ils sont sur une piste d’on ne sait pas toujours quoi. Mais on les aime nos petits cochons grogneurs !!